Installer une pompe à chaleur (PAC), c’est faire le choix d’un système de chauffage performant, écologique et économique. Mais pour en tirer le meilleur parti, un point crucial est souvent négligé : le choix de son emplacement. Mal positionnée, la PAC peut perdre en efficacité, générer des nuisances sonores ou nécessiter des réparations prématurées. Alors, où installer votre pompe à chaleur pour en maximiser les avantages ? On vous guide pas à pas.
1. Comprendre les composants pour mieux les placer
Une pompe à chaleur se compose généralement de deux modules distincts :
- L’unité extérieure : elle capte les calories de l’air ambiant (PAC air/air ou air/eau).
- L’unité intérieure : elle redistribue la chaleur (via un plancher chauffant, des radiateurs ou des ventilo-convecteurs).
La performance du système dépend en grande partie de l’emplacement de ces deux unités. Voici les règles à suivre pour une installation optimale.
2. Où installer l’unité extérieure ?

Un espace bien ventilé et dégagé
L’unité extérieure doit pouvoir aspirer librement l’air pour capter les calories. Il est donc primordial de la placer dans un espace ouvert et dégagé, à bonne distance des murs, des clôtures, des haies ou de tout obstacle.
🛠️ Bon à savoir : prévoyez un espace libre d’au moins 50 cm autour de l’appareil pour assurer une bonne circulation de l’air.
Loin des zones sensibles au bruit
Même si les modèles récents sont silencieux (entre 40 et 60 dB), le bruit de ventilation peut devenir gênant s’il est mal anticipé. Pour limiter les nuisances :
- Évitez d’installer l’unité sous les fenêtres des chambres ou des pièces de repos.
- Respectez une distance de 3 à 5 mètres avec la limite de propriété pour éviter les conflits de voisinage.
- Orientez les sorties d’air loin des murs pour éviter la réverbération acoustique.
Sur un support stable et résistant
Installez l’unité extérieure sur une dalle en béton, une chape maçonnée ou un support mural adapté. Cela garantit la stabilité et évite les vibrations, qui peuvent non seulement abîmer l’appareil mais aussi résonner dans les murs.
🚫 À éviter : poser la PAC sur la terre ou un sol meuble. Cela entraîne des déséquilibres, voire des dégâts à long terme.
Protégée mais pas enfermée
L’unité extérieure doit être protégée des intempéries, du givre et des feuilles mortes… sans pour autant être enfermée ! Un abri en bois ajouré, un brise-vue ou une casquette de toit peuvent suffire. Le principal, c’est de ne pas gêner la ventilation.
❗ Erreur fréquente : enfermer l’unité dans un coffrage hermétique pour la cacher visuellement. Cela réduit ses performances et augmente le risque de surchauffe.
3. Où installer l’unité intérieure ?
Proximité avec l’unité extérieure
Moins la distance entre les deux unités est grande, moins il y a de pertes thermiques. L’unité intérieure doit donc idéalement se situer au plus près de l’unité extérieure, tout en étant bien abritée.
Accessibilité et entretien
Elle doit être facile d’accès pour les opérations de maintenance ou de dépannage. Évitez donc les espaces exigus, les combles difficilement accessibles ou les recoins derrière des meubles.
Pièce technique ou garage : les bons candidats
L’idéal est d’installer l’unité intérieure dans :
- Un cellier
- Un local technique
- Une buanderie
- Un garage isolé
Évitez les pièces humides (comme une cave mal ventilée) ou non chauffées.
4. Cas particuliers et solutions adaptées
Maison sans espace technique
Dans une maison ancienne ou sans local adapté, vous pouvez :
- Créer un placard technique dans une pièce peu utilisée.
- Installer l’unité intérieure dans un garage isolé.
- Prévoir une mini-extension attenante à la maison pour y intégrer le système.
Installation en appartement
C’est possible, mais soumis à plusieurs contraintes :
- Accord de la copropriété obligatoire.
- Bruit limité à 5 dB le jour et 3 dB la nuit par rapport au niveau ambiant (arrêté du 30 juillet 2004).
- Appareils compacts et discrets recommandés (type PAC air/air réversible).
5. Réglementations à connaître avant de choisir l’emplacement
Règlementation sonore
La PAC ne doit pas causer de nuisances sonores à votre voisinage. Pour cela :
- Respectez les distances de sécurité.
- Utilisez si besoin des écrans anti-bruit végétalisés ou en bois.
- Orientez les flux d’air loin des habitations voisines.
📌 Conseil : Demandez à votre installateur de réaliser une étude acoustique préalable si vous êtes en zone dense.
Urbanisme
Dans certaines communes, une déclaration préalable de travaux peut être exigée, surtout si la PAC est visible depuis la rue ou installée en façade.
Renseignez-vous auprès de votre mairie pour éviter les mauvaises surprises.
En copropriété
En copropriété, l’installation d’une pompe à chaleur sur un balcon ou une terrasse est soumise à l’approbation de l’assemblée générale. Il faut également respecter le règlement de copropriété, notamment en ce qui concerne le bruit et l’esthétique.
6. Faut-il enterrer sa PAC pour plus de discrétion ?
C’est une fausse bonne idée. Même si cela permet de cacher l’appareil :
- L’unité n’est plus bien ventilée.
- L’humidité stagne, favorisant la corrosion.
- L’entretien devient difficile, voire impossible.
Une meilleure solution consiste à :
- Intégrer l’unité dans une structure ajourée en bois.
- La dissimuler derrière des plantes en pot ou un claustra (sans coller les feuillages).
- Installer un écran acoustique esthétique si nécessaire.
7. Les erreurs les plus fréquentes… à éviter à tout prix
❌ Installer l’unité extérieure dans un angle de mur (effet caisse de résonance)
❌ Encastrer la PAC dans un local fermé
❌ Poser l’unité sur des parpaings non stabilisés
❌ Ignorer les nuisances sonores pour soi ou le voisinage
❌ Mal isoler les liaisons frigorifiques entre les unités
❌ Installer l’unité intérieure trop loin ou dans une pièce difficilement accessible
8. Conclusion : un bon emplacement, c’est un investissement sécurisé
Choisir où placer sa pompe à chaleur ne se fait pas au hasard. C’est une étape déterminante pour garantir :
- Un rendement optimal
- Une durabilité accrue
- Un confort thermique et acoustique
- Et la conformité réglementaire
En cas de doute, faites appel à un installateur certifié RGE, qui saura analyser la configuration de votre maison et vous proposer l’emplacement idéal. C’est un choix technique… mais aussi stratégique.